Le travail de testeur est un travail technique demandant des compétences particulières. Il semble donc évident que le testeur se trouve face à des challenges liés à la technicité du test ou de certaines activités.
Néanmoins, le métier de testeur, comme tout métier, ne se limite pas à de la technique pure ! C’est d’autant plus vrai dans le test où il est amené à communiquer sur les notions de qualité, de gestion des risques et de confiance avec de nombreuses personnes aux profils différents.
Dans cet article nous vous proposons des défis humains que les testeurs rencontrent fréquemment.
Intégrer une équipe Agile
Les challenges
Les équipes agiles sont des équipes pluridisciplinaires en nombre réduit. Elles doivent avoir en leur sein l’ensemble des compétences pour créer le produit sur lequel elles travaillent. Cela inclut l’ensemble des compétences de test (analyse, conception, communication, automatisation…) alors que dans un grand nombre d’équipes il n’y a qu’un seul testeur… qui doit donc, sur le papier, avoir toutes ces compétences… ce qui est rarement le cas.
De même, une équipe Agile est comme son nom l’indique une « équipe ». Elle forme un groupe humain et l’intégration à tout groupe ne se fait pas forcément facilement.
Enfin, l’équipe Agile travaille sur un produit qu’elle connait généralement très bien. Arriver en cours de route nécessite une montée en compétence.
L’alliance de ces 3 points engendre de vrais défis pour un testeur qui doit se faire accepter par l’équipe d’un point de vue humain mais aussi d’un point de vue opérationnel, en étant le référent qualité et test… sur le produit spécifiquement développé.
La conjugaison de ces montées en compétence engendre parfois un rejet de l’équipe Agile qui peut considérer, au bout d’un certain temps, que le testeur n’apporte pas autant que ce qui était attendu.
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Mes conseils
Il est très rare d’avoir l’ensemble des compétences nécessaires à une équipe Agile en tant que testeur. Si l’on ajoute la capacité à bien comprendre, connaitre le produit et avoir des affinités avec l’ensemble des membres de l’équipe, on arrive alors dans le domaine du totalement improbable.
Il ne faut pas oublier qu’en tant que testeur Agile on est dans une équipe. Et dans une équipe, que cela soit en Agile, dans le domaine du sport ou tout autre, on s’entraide. En tant que testeur il ne faut pas hésiter à travailler avec les autres membres (développeur, métier, ops…) et à être accompagné sur certaines tâches non maitrisées.
De même, afin de monter en compétence sur des aspects du test il est toujours intéressant d’échanger avec ses pairs à travers des communautés ou des événements dédiés au test.
Enfin, il est également important de ne pas vouloir tout révolutionner avant d’avoir bien compris le contexte de l’équipe, ses besoins, ses problèmes, ses points forts et surtout son produit. Vouloir tout changer sans avoir acquis de légitimité au sein de l’équipe est souvent synonyme de rejet mais aussi de préconisations non adaptées.
Réussir à convaincre ses interlocuteurs
Les challenges
Trouver des anomalies c’est bien. Corriger celles qui doivent l’être c’est mieux. Il en est de même pour les actions d’amélioration. Identifier celles-ci c’est bien, les mettre en place c’est mieux.
Vous avez sûrement reconnu certaines situations. Le travail de testeur ne se limite pas à identifier des défauts, évaluer un niveau de qualité ou identifier des actions d’améliorations. Il est nécessaire que ce travail permette d’avancer et s’améliorer. Malheureusement, être convaincu du bien-fondé de ses actions (ou avoir raison) ne suffit pas à convaincre ses interlocuteurs.
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Mes conseils
Le test dépend du contexte, la communication envers ses différents interlocuteurs également ! Il est important de bien connaitre les personnes avec lesquelles on travaille ainsi que le produit que l’on teste afin d’être capable de trouver les bons arguments pour corriger une anomalie, initier des actions d’améliorations ou alerter sur un niveau de qualité insuffisant.
De même, la communication envers des personnes techniques (ex : développeurs de l’équipe) ou fonctionnelles (ex : PO, chef de projet…) se doit d’être différente car les attentes et les objectifs ne sont pas les mêmes.
Attention, il est aussi important de savoir identifier quand une bataille est « perdue d’avance » afin de ne pas s’épuiser. Implémenter une stratégie de test peut avoir de la valeur… Mais si l’on n’arrive pas à convaincre les membres de son équipe cela peut être lié au fait que l’équipe n’en ressent pas encore le besoin ou qu’il y a d’autres sujets plus prioritaires.
Constamment se remettre en question
Les challenges
Il est aisé de vouloir remettre en place des techniques et stratégies ou approches de test qui ont fonctionné dans nos contextes précédents. De vouloir utiliser des outils que l’on maitrise bien et qui nous sont familiers.
Malheureusement cette approche connait vite ses limites car les tests dépendent du contexte et que ce contexte dépend des logiciels sur lesquels ont travail mais aussi du temps alloué. Ainsi, même si l’on continue à travailler dans une même équipe et sur un même produit, les approches de test, au même titre que les tests s’usent (paradoxe du pesticide).
Afin d’éviter une détérioration de la qualité il est alors essentiel de se challenger régulièrement et de se remettre en question afin d’évoluer avec le contexte.
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Mes conseils
Il est important de bien connaitre la production, de faire évoluer ses campagnes, d’échanger avec les membres de son équipe et ses pairs afin d’identifier de potentielles faiblesses ou des axes d’améliorations.
En fait, il faut rester curieux et avoir une envie constante d’avancer. Rien n’est jamais acquis… et c’est d’ailleurs cela qui rend le métier de testeur passionnant… et non automatisable !
Communiquer sur un niveau de qualité
Les challenges
Définir un niveau de qualité est quelque chose de complexe. Pour cela il faut réussir à bien définir son approche de test. Malheureusement être capable de définir ce niveau est insuffisant ! Il est important pour le testeur d’être capable de faire appréhender à ses interlocuteurs ce niveau de qualité.
Pour cela les indicateurs sont un bon appui mais au final ils ne sont pas suffisants. Un testeur doit être capable de faire comprendre très rapidement les tenants et les aboutissants d’un déploiement en production. Quels sont les risques ? Quels sont les défauts connus et non corrigés ? Quel est leur impact ?
Vous pourrez constater que c’est le travail d’un livrable bien connu : le bilan ! Dans les faits il est nécessaire de bien travailler sur ce bilan mais aussi de s’entrainer à présenter succinctement et clairement les faits à l’oral pour s’assurer de cette bonne compréhension.
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Mes conseils
Il est important de bien définir ses indicateurs et qu’ils soient transparents. Pour cela il faut une bonne gestion de la traçabilité. La communication doit également être adaptée à ses interlocuteurs… ce qui nous ramène au challenge « convaincre ses interlocuteurs. “
Faire accepter l'investissement dans le Test
Les challenges
Le test est généralement vu comme un centre de coûts. Même si cette vision persiste les faits montrent le contraire. Si ce n’était pas le cas les entreprises ne testeraient pas !
Néanmoins il demeure important de faire des investissements dans le test afin de le rendre plus efficient et ceci n’est pas toujours facile. En effet le budget de construction des produits logiciels est limité et l’investissement dans le test se fait « au détriment » de potentielles fonctionnalités supplémentaires.
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Mes conseils
Il est important de faire reconnaitre la « valeur du test », rappeler les apports du test qu’ils soient d’un point de vue financier ou non.
Pour le point de vue financier, il y a des indicateurs fréquents comme le coût de détection des bugs en production et en test. Ce calcul permet de calculer l’économie apportée par le test grâce à la détection des bugs. Il est également possible d’avoir des indicateurs sur le gain de temps notamment avec le % de temps passé à corriger des bugs en production.
D’un point de vue non financier, le test apporte de l’information sur la qualité pour la prise de décisions. L’information est un élément vital et même si cela ne rapporte pas directement de l’argent cela apporte de la confiance. De même le test permet d’assurer un niveau de qualité qui bénéficie à l’image de marque de l’entreprise et/ou du logiciel. Cette qualité fidélise et attire de nouveaux utilisateurs !
Pour en savoir plus sur les défis auxquels sont confrontés les testeurs, restez connectés. Je partagerai bientôt avec vous les défis techniques et quelques conseils associés.
Marc Hage Chahine
Marc Hage Chahine est facilitateur de tests. Créateur du blog français "La taverne du testeur" et membre actif de la communauté des testeurs en tant que conférencier, auteur de livres, organisateur et conférencier lors d'événements sur les tests de logiciels - il fait partie du comité de la JFTL (Journée Française du Test Logiciel).